Radioprotection du patient

Consulter quelques valeurs d’irradation et les effets sur l’organisme

Découverts en 1895 par Wilhem Conrad Röntgen, les rayons X sont des particules utilisées en radiodiagnostic.

Ces rayons X « font peur » car ils sont dits « source d’irradiation ».

Cependant, si vous lisez cette page jusqu’au bout, vous pourrez constater qu’un bilan radiographique comporte bien moins de risques que ce que vous auriez pu penser.

  1. Unité de mesure d’irradiation

Le Sievert (Sv) est l’unité utilisée pour mesurer une dose, c’est-à-dire pour évaluer quantitativement l’impact biologique d’une exposition à des rayonnements ionisants.

La valeur limite est une dose annuelle de

–> 1 mSv pour le public

–> 20 mSv pour les travailleurs exposés (comme les manipulateurs en radiologie) 

2. Irradiation de la population

Différentes sources d’irradiation :                 

  1.  

 

2.1 Irradiation naturelle

Nous baignons naturellement dans un monde de rayonnements provenant de trois sources :

Irradiation cosmique

Cette irradiation est constituée de particules énergétiques qui se déplacent dans l’espace. Ces particules proviennent de phénomènes qui surviennent au-delà de notre système solaire (phénomènes solaires, explosions d’étoiles). Lorsqu’elles pénètrent dans l’atmosphère, elles entrent en collision avec les atomes de notre atmosphère, ce qui produit un rayonnement secondaire qui atteint le sol terrestre. Cette irradiation croit avec l’altitude, la couche atmosphérique étant moins épaisse plus on s’élève.

L’exposition annuelle au niveau de la mer est d’environ 0,3 mSv / an

A 2000 m, la dose est d’environ de 1mSv par an.

Une semaine de ski à 1 500 m entraîne une irradiation de 0.035 mSv

Lors d’un voyage en avion, la dose peut être près de 100 fois plus grande qu’au niveau de la mer

Par exemple, un passager d’un vol Paris – New York aller / Retour reçoit 0,5 mSv.       

 Irradiation terrestre

Cette irradiation provient des éléments naturellement radioactifs (uranium, radium, radon) présents sur notre terre.

Certaines régions sont plus irradiantes que d’autres (Bretagne côtière, massif central).

Cette irradiation provient essentiellement du radon. Ce gaz émane du sol et peut se concentrer dans les habitations mal ventilées. Le radon conduit à une exposition qui peut être très variable de 1 à 100 mSv par an.

Irradiation interne

Cette irradiation est d’origine alimentaire. Elle correspond à la désintégration du carbone 14 et du potassium 40, présents dans le corps humain (notamment dans les os). Cette irradiation est pratiquement constante. L’auto-irradiation induit une exposition de 0,2 mSv par an.

Elle peut atteindre 5,7 mSv par an par inhalation de radon.

Au total, la dose due à la radioactivité naturelle est en moyenne de 2 mSv par an.

2.1 Irradiation artificielle

Les écrans de télévision et informatiques fabriquent des rayons X : 0,1 mSv par an

Les cadrans de quelques montres ou réveils phosphorescents : < 0,01 mSv par an

Les séquelles des essais nucléaires dans l’atmosphère des années 45/56 : 0,02 mSv par an

L’industrie nucléaire civile au voisinage d’une centrale électrique : 0,02 mSv par an

Le radiodiagnostic : 0,5 à 1 mSv par an en moyenne

Quelques exemples :

  • Radiographie pulmonaire : 0,02 mSv
  • Radiographie dentaire : 0.032 mSv
  • Mammographie : 0,7 mSv
  • Radiographie de la colonne lombaire : 1,3 mSv

Même pour plusieurs examens radiologiques effectués, la dose ne dépasse pas 3 mSv (aucun effet sur l’organisme)

3. Radioprotection

La radioprotection permet l’utilisation des rayons X dans un but diagnostic ou thérapeutique tout en limitant le plus raisonnablement possible leurs effets néfastes pour les médecins radiologues, les patients et le public.

Plusieurs principes de précaution :

    • Les rayonnements ionisants ne doivent pas être utilisés s’il existe d’autres alternatives (par exemple, pas de radiographie si des résultats similaires sont obtenus avec une échographie) –> Opter pour l’examen le moins irradiant
    • L’optimisation des expositions à ces rayonnements au niveau le plus faible possible –> Ajouter une filtration additionnelle au tube à rayons X et utiliser un matériel approprié faisant l’objet de contrôles Qualité réguliers
    • La limitation : limiter le volume irradié : les champs sont pré-programmés pour qu’ils soient les plus petits possibles ; Utiliser des systèmes de numérisation qui réduisent sensiblement les doses ; Limiter les incidences et le nombre d’examens.

En conclusion :

Il ne faut pas minimiser l’impact des rayons X mais le bénéfice que le patient retire de l’examen doit être supérieur au risque radiologique.